‹ HIBOUX ENVOYÉS : 128 ‹ ARRIVÉ LE : 30/01/2013 ‹ TON AVATAR : aidan turner. ‹ OCCUPATION : vendeur dans une boutique de farces et attrapes à pré-au-lard. ‹ SA MAISON : ex-poufsouffle.
Sujet: ◇ love was kind, for a time (amatis). Mer 5 Fév - 15:16
This mirror holds my eyes too bright.
But do not ask the price I pay, I must live with my quiet rage, Tame the ghosts in my head That run wild and wish me dead. Should you shake my ash to the wind. Lord, forget all of my sins, Oh, let me die where I lie 'Neath the curse of my lover's eyes. There's no drink nor drug I tried To rid the curse of these lover's eyes, And I feel numb, beneath your tongue Your strength just makes me feel less strong. And I'll walk slow, I'll walk slow Take my hand, help me on my way.
Ce soir, la lune serait pleine, Reysen le savait depuis un moment déjà, depuis quelques temps, il était particulièrement au courant des cycles lunaires. Quand son frère s’était fait mordre par un loup-garou, il avait commencé à s’y intéresser, se tenir au courant des dates et même de lire des tas d’ouvrages sur les loups-garous, une grande nouvelle pour lui qui n’avait jamais été très intéressé par la lecture. Depuis que c’était lui qui était victime de cette malédiction, son intérêt pour la chose n’avait fait qu’accroitre. Il avait peur de lui-même, peur de ce qu’il devenait, au point même qu’il avait de plus en plus tendance à repousser les autres. Il avait lui-même peur de ce qu’il était devenu, ainsi, il était impensable – selon lui – que les autres puissent ne pas avoir peur également. Il avait vu la réaction de ses parents face à la lycanthropie de son frère, ça ne l’aidait en rien à se rassurer quant à sa situation. Heureusement, il pouvait encore garder ça pour lui. Contrairement à son frère au moment où ça lui était arrivé, il n’était déjà plus à Poudlard depuis des années. Il n’était pas coincé dans un château duquel il n’avait pas la possibilité de s’échapper durant les soirs de pleine lune. Il n’avait pas besoin de prévenir qui que ce soit. Il jugeait qu’il pouvait encore gérer ça tout seul. Il voulait gérer ça tout seul. Ça semblait plus simple. Une simple impression sans l’ombre d’un doute, mais tant pis, il en avait décidé ainsi. Toujours en vu de la réaction de ses parents quand ils avaient appris la que leur cadet était un loup-garou, c’était mieux ainsi. Bizarrement, quand ils l’avaient su, ils avaient commencé à trouver que lui, le pauvre vendeur dans un magasin de farces et attrapes était beaucoup moins raté que ce qu’ils avaient pu penser avant. Certes, ce n’était pas aussi glorieux que l’avenir qu’ils auraient voulu pour lui, mais c’était déjà mieux que d’être victime de lycanthropie. Maintenant, il cumulait, en plus d’être un pauvre vendeur au fin fond d’une boutique perdue à Pré-Au-Lard, voilà qu’il était devenu, à son tour, un loup-garou. Pour son honneur, il était vraiment plus sage qu’il garde cette nouvelle pour lui-même. Cacher la morsure n’était pas bien compliqué, ce n’était pas comme si il avait une marque au beau milieu de la figure, ce n’était que son avant bras, ça restait encore gérable. Vouloir cacher ça, c’était sans doute pour ça qu’il refusait de retourner voir Amatis. Ce serait difficile de le lui cacher à elle, impossible même. Certainement que s’ils se revoyaient, elle voudrait savoir pourquoi il l’avait abandonnée alors qu’ils avaient prévus de s’enfuir ensemble. Ça avait été son idée à lui, il avait vraiment voulu s’enfuir avec elle, il l’aimait et c’était la seule solution qu’il avait trouvée pour être avec elle. Il avait su qu’il voulait rester avec elle plutôt que de la laisser se marier avec un autre alors qu’elle n’en avait pas envie. Il n’avait pas envie de la voir partir avec un autre, il serait parti à l’autre bout du monde avec elle s’il en avait eu l’occasion, idée assez étrange quand on sait que, quelques années plus tôt, quand ils s’étaient rencontrés, le courant était très mal passé entre eux deux. Ça avait bien changé avec les années, mais sans doute qu’ils revenaient au point de départ maintenant. Il ne l’avait pas recontactée depuis ce soir là, il l’avait abandonnée, contre son grès certes, il serait volontiers venu s’il n’avait pas été retenu par un loup-garou. Il n’avait certainement pas choisi que les choses se déroulent ainsi, bien au contraire. Après s’être fait mordre, il n’avait pas eu la force de retourner vers elle, parce qu’il avait trop honte de ne pas être venu, parce qu’il avait trop peur de ce qu’il était devenu.
Maintenant, il était seul, avec cette malédiction à assumer, au fond, c’était mieux ainsi, et c’était ce qu’il cherchait depuis qu’il s’était fait mordre, alors il ne pouvait certainement pas se plaindre de ça. Il pouvait toujours se plaindre pour cette fichue morsure, détester le hasard ou Merlin seul savait quoi qui l’avait poussé à se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Plutôt que de rester seul dans son coin, il ferait sans doute mieux d’en parler, ne serait-ce qu’à son frère, ce dernier pourrait très certainement l’aider à vivre avec cette chose, à assumer ce qu’il était au lieu de se refermer sur lui-même pour le cacher. Bien des fois, depuis que ça lui était arrivé, il y avait pensé, mais il n’avait jamais trouvé le bon moyen de le faire. Il n’avait pas envie d’en parler et selon son propre avis, c’était une chose dont il ne pouvait pas parler n’importe quand. Il était clair que ce n’était pas le genre de propos qu’on pouvait facilement placer entre le fromage et le dessert au beau milieu d’un dîné. C’était trop compliqué à tel point qu’il ne voyait définitivement pas de bon moyen d’engager la conversation là-dessus alors forcément, il gardait tout pour lui. Ce n’était pas la meilleure chose à faire ça, toute une partie de lui-même le lui dictait au quotidien, mais c’était la chose la plus simple et comme à son habitude, le sorcier avait tendance à choisir le chemin de la facilité, on le lui avait souvent reproché, mais jamais il n’avait jugé bon de faire des efforts de ce côté-là, ainsi, ce n’était pas demain la veille qu’il allait changer. Ce ne serait pas une mauvaise chose certes. Au moins, ça lui éviterai de passer l’intégralité des journées précédent la pleine lune à stresser plus que de raison. C’était à peine s’il pouvait rester concentrer sur ce qu’il faisait. Il était bien obligé de travailler, de faire comme s’il s’agissait d’une journée parfaitement normale dans sa vie, même si c’était loin d’être le cas. Il n’arrêtait pas d’enchainé les maladresses, ses mains trop moites laissaient facilement tomber les objets au sol, fréquemment, il avait des moments d’absence, trop occupé à réfléchir aux évènements qui allaient arriver le soir même, il se perdait dans ses pensées et remarquait à peine les clients qui s’adressaient à lui. Un de ses collègues lui avait même demandé s’il n’était pas malade. Il aurait facilement répondre qu’il l’était, peut-être qu’ainsi, il aurait pu s’enfuir, éviter cette nouvelle journée de travail et mieux anticiper cette fichue pleine lune qui n’allait pas tarder à arriver. D’autant plus que, son teint pâli par cette malédiction, les cernes qui se creusaient doucement sous ses yeux, pouvaient facilement justifier cette pseudo maladie qu’il s’inventait. Vraie maladie au fond, si on considérait sa lycanthropie comme telle. Lui il l’a voyait comme telle. Une maladie, une malédiction, une chose dont il était victime et à laquelle il ne pouvait malheureusement pas échapper. Ça faisait parti de lui à présent, c’était une chose avec laquelle il devait vivre, même s’il n’en avait absolument pas envie. S’il y avait eu une solution pour être soignée de ça, il aurait fait le nécessaire, sans doute, même si ça nécessitait de sacrifier des bébés et de faire une danse digne d’un fou sorti d’un asile psychiatrique autour d’un autel. De toute évidence, il n’aurait pas à faire ça, puisque d’après les ouvrages qu’il avait pu lire sur le sujet, il était impossible de guérir de cette malédiction. Il avait hâte que la journée soit terminée, pour que la nuit tombe enfin, qu’il traverse cette difficile étape de transformation et qu’il soit de nouveau lui-même au petit matin. Plus vite ce serait passé, mieux il se porterait. Mais forcément, au dernier moment, alors qu’il prétendait aller très bien et qu’il faisait tous les efforts du monde pour qu’autour de lui on ait également l’impression qu’il était en pleine forme, on lui annonça qu’il fallait qu’il fasse la fermeture du magasin et que c’était son jour d’inventaire. Il aurait, définitivement mieux fait de se faire passer pour malade. Il fallait que ce soit ce soir évidemment. Il l’aurait bien fait toute la semaine suivante si on lui avait laissé sa soirée. Mais il ne dit rien, ne demanda rien, histoire de ne pas éveiller les soupçons. Il n’aurait qu’à faire vite, le magasin fermerait aux alentours de dix-neuf heures, comme d’habitude, ce qui lui laissait, une heure pour faire l’inventaire et une demi-heure pour se tirer de là bien vite et aller s’enfermer dans cette vieille cave qu’il avait trouvée non loin de là. Il pouvait le faire, il pouvait même faire l’inventaire en moins d’une heure s’il arrivait à se concentrer sur ce qu’il faisait.
L’heure de la fermeture arrivée, il mit limite les clients dehors avant d’afficher l’étiquette ‘fermée’ sur la porte de la boutique, il s’activa pour tout fermer, baisser les stores et bien vite il s’activa à faire l’inventaire. Chaque minute qui passait semblait être complètement insupportable. Il se sentait de plus en plus angoissé, sur le point d’exploser, jamais dans sa vie, il n’avait été aussi stressé. Il était plutôt le genre d’homme à tout prendre à la légère et à ne se faire que très peu de soucis, en principe, il était particulièrement détendu. Il n’était pas habitué à ce genre de situation et il avait l’impression que jamais il ne serait capable de s’y habituer. Il regrettait définitivement le garçon insouciant qu’il avait été quand il était à Poudlard, cette période de sa vie lui semblait bien loin à présent. Certes, ça faisait longtemps qu’il avait quitté le château, des années maintenant, plus de dix ans, ainsi c’était clair que Poudlard était ben et bien derrière lui depuis un moment déjà, mais avec cette histoire, il avait l’impression que cette époque était déjà bien loin maintenant. Il avait l’impression que l’année précédente était déjà très loin de lui, comme si en quelques mois, c’était vingt ans qui s’étaient écoulés. C’était trop pour lui de toute évidence. Il était déjà à bout de nerf et alors qu’il s’acharnait à faire son travail, il sentait ses mains trembler, son cœur battre beaucoup trop fort dans sa poitrine à tel point qu’il avait l’impression qu’il n’allait pas tarder à lâcher. Une crise cardiaque à trente ans, ce serait bien pathétique, s’il devait mourir comme ça, si jeune, on pourrait presque considérer qu’il avait même raté sa mort en plus d’avoir – d’après ses parents – raté sa vie. Il fut soulagé, quand enfin, il eu terminé ce qu’il avait à faire. Soulager parce qu’en plus il l’avait fait en bien moins d’une heure ce qui lui laissait largement le temps de se rendre dans son coin pour s’enchainer lui-même afin de s’assurer que le loup-garou qu’il allait devenir n’allait pas aller tuer des pauvres innocents. S’il devait un jour tuer quelqu’un sous sa forme de loup, cette bête sur laquelle il n’avait aucun contrôle, il n’arriverait pas à s’en remettre, ça ne faisait aucun doute. Il quitta rapidement la boutique, qu’il verrouilla bien vite avant de se précipiter dans les rues de pré-au-lard. Il jeta un coup d’œil au soleil qui était déjà considérablement descendu dans le ciel, dans moins d’une heure, il aurait complètement disparu, laissant place à cette maudite lune qui serait pleine ce soir. Il ne faisait pas franchement attention au reste du monde, il était juste pressé d’arriver à bon port alors les personnes qui pouvaient trainer dans la ville ce soir, c’était le cadet de ses soucis. Il avait traversé plusieurs rues, la tête baissée vers le sol, il marchait rapidement et forcément, dans ses conditions, il avait été évident qu’il finirait par bousculer quelqu’un, chose qui arriva. Il releva la tête vers la personne concernée. Il eu l’impression que quelqu’un quelque part devrait sacrément lui en vouloir pour avoir mit Amatis en plein sur son chemin. Il n’avait pas envie d’avoir à lui expliquer les choses et encore moins ce soir. En croisant son regard il sentit que ses mains commençaient de nouveau à trembler, ainsi, il serra les poings avant de mettre les mains dans les poches de sa veste. « Amatis. » Ce fut le seul mot qu’il fut capable de prononcer, sa voix manquant clairement d’assurance. Il se racla la gorge, comme pour se redonner contenance, ce qui fut assez efficace, heureusement pour lui. « Désolé, je ne regardai pas où j’allais … je suis vraiment pressé. » C’était bien peu dire, il était carrément pressé et pourtant, maintenant qu’il était en face d’elle, plus aucune partie de son corps ne voulait bouger. Il était presque en train de prier pour qu’elle se contente de lui coller une claque avant de partir, il le méritait, il l’avait abandonnée et il n’avait pas donné signe de vie depuis un bout de temps, pourtant il avait l’impression qu’aujourd’hui, rien ne voulait se dérouler comme il l’aurait voulu.
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