+ in the twilight of these white nights (pv. madge)

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OF THESE WHITE NIGHTS
keeps me up until the dawn
there is no silence.
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Après une nouvelle discussion abracadabrante, je laissais Sofia dans le hall d'entrée en soupirant. Depuis qu'elle savait que j'étais un animagus, j'avais l'impression d'être un vulgaire sac à puces. Je pouvais me métamorphoser en écureuil, je ne voyais pas ce qu'il y avait de mal là dedans. Bon, d'accord c'était illégal, car le Ministère de la Magie n'était pas au courant. Mais la connaissant j'aurais cru qu'elle aurait trouvé cela marrant. Pourtant c'était tout le contraire. De toutes manières, dès qu'elle revenait d'avec son satané Antoine, il n'y avait plus moyen de lui parler. J'étais de nouveau le plus grand des imbéciles à côté de lui. Je me demandais ce qu'elle pouvait bien lui trouver. Un blondinet, joueur de Quidditch, vous parliez d'un cliché ! Je secouais la tête en grimaçant avant de prendre la direction des cachots pour me rendre en cours de potions. Comme tous les mardis après-midis, la classe de septième année des Poufsouffles était jumelée avec celle des Serdaigles. Le professeur Slughorn nous demanda alors de former des binômes et je me dirigeais alors instinctivement vers Madge. Contre toutes attentes, la jeune blonde se déroba devant mes yeux pour aller s'installer deux paillasses plus loin avec cet abruti prétentieux d'Aidan Hampstead-Hayes. Mais que se passait-il aujourd'hui ? Quelqu'un avait mis quelque chose dans mon jus de citrouille ? On avait vu le sinistros au fond de ma tasse de thé ce matin ? Sofia me faisait la tête et maintenant Madge. Comment cela était-il possible ? Je n'y comprenais vraiment rien. Je n'avais pourtant rien fait de mal. Cela faisait un moment que j'avais arrêté d'essayer de comprendre Sofia, avec ses sautes d'humeur italiennes, je savais à quoi m'attendre. Mais Madge ? Nous nous connaissions depuis nos premiers mois à Poudlard, nous étions dans la même maison depuis maintenant six longues années, c'était ma partenaire de repas, de travaux en classe et de sorties à Pré-au-lard. Alors que je me retournais pour essayer de capter son regard, elle baissa les yeux faisant mine de ne pas me voir. « Vous cherchez quelque chose mon garçon ? » demanda soudain la voix du professeur Slughorn derrière moi. Je faisais volte-face en posant mon regard sur la robe de sorcier pourpre que celui-ci avait l'habitude de porter. Une sorte de cafouillage incompréhensible se mit à sortir de ma bouche et je finis par me résigner au moindre commentaire pour baisser le menton fautif. Ce n'était décidément pas mon jour et Merlin seul savait pourquoi.

Allongé sur le dos, je fixais le plafond de mon lit à baldaquin. Voilà plus d'une heure que l'ensemble des Poufsouffles étaient couchés et je n'arrivais toujours à fermer l'oeil. Je ne faisais que me tourner et me retourner dans mon lit, sans pouvoir trouver le sommeil. La journée s'était finie aussi bien qu'elle avait commencé. Je m'étais tellement évertué à chercher ce que j'avais bien pu avoir fait à Sofia et à Madge, que je m'étais énervé contre mon binôme de potions. Résultat, j'avais fait échoué notre préparation et par la même occasion j'avais abîmé un chaudron tout neuf de début d'année. J'étais contrarié et par dessus j'étais déçu de moi-même. Je n'aimais pas blesser les gens auxquels je tenais, alors voir Madge m'éviter comme cela sans raison, je ne pouvais pas le supporter. Que pouvais-je bien avoir fait de si grave pour qu'elle s'assoit à l'autre bout de la table lors du repas ? Je n'arrivais pas à trouver une raison qui pouvait expliquer son comportement, ce qui me mettait dans tous mes états. D'habitude, j'aurais plaisanté avec elle, j'aurais été révisé avec elle à la bibliothèque, mais là rien. Je ne l'avais même pas vu dans la salle commune des Poufsouffles ce soir-là. J'étais vexé, mais aussi inquiet. Si seulement j'avais pu l'attraper dans les couloirs cette après-midi, peut-être qu'elle m'aurait expliqué ce qu'il se passait. Je n'aimais pas cette situation et mon esprit était tellement prit que je n'arrivais pas à m'endormir. Après un énième coup d'œil sur ma montre, je décidais de me lever. Lorsque j'étais petit, ma mère me disait qu'il fallait que je me lève faire un tour dans la maison et d'aller me recoucher ensuite, quand je n'arrivais pas à dormir. Je n'ai jamais réellement compris à quoi cela servait. Quoiqu'il en soit, je quittais le dortoir des garçons pour rejoindre à tâtons la salle commune chaleureuse des Poufsouffles. Avec ses portes en bois arrondies et ses plantes partout, je m'étais toujours dit que la salle commune des Poufsouffles ressemblait à l'intérieur d'une maison de hobbit telle que J.R.R. Tolkien les décrivait. Pieds nus et vêtu d'un simple pyjama gris, j'allais m'installer dans l'un des vieux fauteuils jaunâtres situé près de la cheminée. Je posais mon coude sur le rebord du siège et laissais reposer ma tête contre ma main tandis que mon regard se figea sur les flammes orangées qui dansaient dans la cheminée. Peu à peu, le crépitement des braises me fît fermer les yeux avec lenteur. Alors que ma tête commençait à pencher dangereusement vers l'avant, des bruits de pas me firent me redresser. Je fis volte-face et ouvrais grands les yeux en reconnaissant Madge. Elle semblait tout aussi surprise de me voir là. Même si nous faisions partie de la même maison, rares étaient les élèves qui n'étaient pas dans leur lit à cette heure-ci. Nous nous regardâmes un instant sans rien dire, jusqu'au moment où je la vis tourner les talons. Je sautais alors de mon fauteuil pour la rattraper. « Attend Madge ! Qu'est-ce qui s'est passé en cours de potions aujourd'hui ? » lui demandais-je en me plantant face à elle. Sous ses grandes mèches blondes, elle me cachait quelque chose et je n'aimais pas beaucoup ça.

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Allongée sur son lit, Madge se tournait et se retournait sans parvenir à trouver le sommeil. La respiration calme, posée, de ses camarades l’agaçait plus que ne l’apaisait. Visiblement, et sans grand mal, elles avaient rejoint les bras de Morphée. La jeune fille, quant à elle, songeait aux évènements qui avaient jalonné sa journée. Son regard était rivé en direction du plafond, comme si celui-ci cherchait à lui délivrer quelque doux secret. Tim. Ce nom vrilla son esprit et ses sens, la faisant ainsi frémir d’appréhension. Elle s’était mal conduite avec lui, elle en avait conscience. Il devait la haïr et, sincèrement, elle ne demandait pas mieux. Si seulement un éloignement brutal pouvait faire taire les sentiments qui naissaient en elle, tout serait tellement plus simple. C’était plus fort qu’elle ; Madge détestait le voir en compagnie de cette fille, de cette Sofia. Comme si cela pouvait mettre un comble à son désespoir, sa camarade était dotée d’une beauté froide dont les garçons semblaient friands. Dont Timothy n’était pas insensible. Battant des cils, Madge se redressa sur ses avant-bras et songea un bref instant à aller vadrouiller dans les couloirs. Sans Alice et Will, elle se sentait bien seule dans ce dortoir silencieux. Evidemment, elle pouvait éventuellement réveiller Hestia, mais son petit doigt lui soufflait qu’une telle entreprise serait sûrement très mal reçue par la principale intéressée. Que dire ? Madge désirait se confier. A l’heure actuelle, ses nombreux tourments l’empêchaient de trouver le sommeil. Plus tôt dans la journée, elle avait agi par impulsivité en tournant volontairement le dos à Timothy. En cours de potions, elle s’était naturellement dirigée vers Aidan Hampstead-Hayes alors que, de mémoire d’homme, jamais le monde des sorciers ne connut un tel phénomène. Elle avait esquivé son ami par lâcheté, craignant de se retrouver face à lui. Lui parler, tout en sachant qu’il devait entretenir de curieux sentiments à l’égard de Sofia, la faisait souffrir. De fait, elle avait subi une conversation assommante où Aidan avait pris le parti de se complaire dans sa propre vanité. Inutile de dire que Madge avait, tout au long du cours, jeté quelques coups d’œil discrets vers son compagnon habituel. Ce dernier paraissait perdu, presque blessé. Immédiatement, la jeune fille avait ressenti un lourd sentiment de culpabilité, rapidement terrassée par la bêtise dont elle faisait preuve. Tout aurait été plus simple si elle avait pris son courage à deux mains pour lui souffler, à demi-mot, qu’elle n’appréciait pas le voir en compagnie de Sofia. Ou en compagnie d’autres filles qu’elle. C’était une jalousie dont elle ne comprenait pas le sens.

Enfin, lassée, Madge ramena ses genoux contre sa poitrine afin de se libérer des draps qui la recouvraient. Elle posa alors ses pieds sur le plancher froid de la pièce. Un long frisson parcourut sa colonne vertébrale. Elle tendit le bras, saisit un pull aux couleurs de Poufsouffle et l’enfila sur sa chemise de nuit blanche. Elle espérait vainement qu’une petite balade, ou au mieux un bref recueillement dans la salle commune, l’aiderait à s’endormir. Doucement, elle s’éclipsa en dehors du dortoir, refermant la porte derrière elle. Aux aguets, elle était prudente et, surtout, attentive au moindre mouvement. Pénétrant alors dans la Salle Commune, Madge ne prit pas spécialement garde aux âmes vivantes dans cette pièce. Elle fut donc la première à reculer d’un pas lorsqu’elle s’aperçut que Timothy était confortablement installé sur un fauteuil. La jeune fille battit un instant des cils. Etait-ce un mauvais rêve ou bien Merlin se jouait-il d’elle ? Evidemment, la seconde proposition semblait être la plus plausible même si elle peinait à y croire. Sans souffler mot, ils se toisèrent l’un l’autre. Mue par une angoisse effroyable, la demoiselle tourna les talons. Elle voulait fuir, lui échapper. Etouffant d’un cri, le jeune homme se planta devant elle et, en un sursaut, Madge évita l’impact. Les yeux écarquillés, se sentant soudainement bien nue sous sa chemise et son pull, elle se mordit instantanément la lèvre inférieure en un geste de profond désarroi. Il exigeait des explications. Un tel comportement était, en somme, bien normal. Croisant les bras, la née-moldue haussa tout d’abord les épaules, incapable de lui fournir la moindre justification. A ses yeux, son attitude était indescriptible. Pouvait-elle réellement fuir Tim toute sa vie au lieu d’affronter bravement ce qu’elle ressentait à son égard ? Son regard était dirigé vers la pointe de ses pieds nus, ne désirant pas affronter ses prunelles meurtries. Ils étaient amis. Un léger soupir passa ses lèvres alors qu’elle se redressait, parvenant de justesse à ravaler ses larmes. « Nous sommes obligés d’en parler maintenant ? » Une question bien rhétorique. Ils ne dormaient pas et il y avait un abcès à crever. Elle secoua la tête de droite à gauche, ses boucles blondes s’agitant autour de son visage angélique. « Je… je ne sais pas quoi te dire, Tim. J’avais juste très envie de travailler avec Aidan. » Déclara-t-elle piteusement. Elle n’avait jamais été une très bonne menteuse. Sa voix tremblait, son regard évitait soigneusement celui de son vis-à-vis et son cœur tressautait violemment dans sa cage thoracique. « Je pensais que tu comprendrais puisque, en ce moment, tu passes tout ton temps avec Sofia. » Sa voix se brisa mais elle tint bon. Ses lèvres esquissèrent un léger sourire ; sourire qui se froissa rapidement, brisé par l'amertume.

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Je ne niais pas être attirée par Sofia. Elle avait un certain charme et était très belle, mais elle plus dingue qu'autre chose. Tout était toujours très compliqué avec elle. Un jour c'était la fille la plus adorable du monde et le lendemain, c'était la plus peste la plus infecte. Peut-être était-ce parce qu'elle était plus jeune que moi, ou simplement parce que c'était une fille qu'elle réagissait comme cela. ? Je n'arrivais à me décider. Les filles étaient vraiment très compliquées. Ma mère disait que j'étais un garçon assez sensible et mature pour mon âge, mais je devais avouer que je ne comprenais pas encore tout au mystère qu'était la gente féminine. C'était certainement pour ça que les filles ne se bousculaient pas dans ma vie. D'après ce que je pouvais constater, je devais leur plaire, mais pas assez pour qu'une s'intéresse vraiment à moi. Sofia était obnubilée par son poursuiveur d'Antoine, quand aux autres...et bien, il n'y en avait pas vraiment d'autres. Enfin, il y avait Madge. Poufsouffle, septième année et amie de longue date. Une fille sensible et douce dont j'étais très proche. Que ce soit les repas, les cours ou simplement les heures de libre, je les passais le plus clair du temps avec elle. Je me sentais bien avec elle et surtout tout était simple. Elle écoutait mes blagues stupides en faisant semblant de rire, tandis que je l'écoutais parler quand elle n'avait pas le morale. Il n'y avait pas de prise de tête avec elle. C'était une fille simple, beaucoup plus simple que Sofia ! Enfin, c'est ce que je croyais jusqu'à aujourd'hui. Pour une raison que j'ignorais encore, Madge m'avait évité toute la journée. Pas un regard, pas une parole. Une ignorance totale que je ne m'expliquais guère. Pire ! Elle s'était mise en binôme avec le plus crétin de tout les sorciers. Non mais franchement ! Ce Aidan n'avait pas plus de cervelle qu'un veracrasse ! Je me sentais blessé et d'un autre côté j'avais passé le cours de cours potion à chercher ce que j'avais bien pu faire de mal. Car après tout, sa distance devait être le résultat d'une de mes actions. J'avais du faire ou dire quelque chose qui lui avait déplus. Mais quoi ? J'avais cherché toute l'après-midi, n'étant qu'à moitié à ce que je faisais, inhabituellement distrait. J'avais cherché et je cherchais encore, si bien que ce soir je n'arrivais plus à trouver le sommeil...

Le marchant de sable était passé dans le dortoir des Poufsouffles, mais celui-ci avait du oublier mon lit, puisque mes yeux étaient restés ouverts, impassibles face à la nuit. Ne servant à rien planqué sous mes draps, j'étais sorti du dortoir des garçons pour aller me réfugier sur un fauteuil moelleux de la salle commune. Assis face au feu dansant, j'avais fini par me laisser emporter avant d'être réveiller par des bruits de pas. Je n'étais visiblement pas le seul à ne pas fermer l'oeil et le hasard (ou non) avait voulu que ce soit précisément Madge qui fasse irruption dans la pièce. Nos regards se croisèrent, puis se figèrent un long moment. Le silence pesant qui s'installa refléta à merveille le malaise qu'il y avait entre nous à cet instant. Au bout de quelques secondes, Madge recula pour commencer à faire demi-tour. Je sautais alors du fauteuil et courais lui barrer la route. Elle me devait une explication. « Nous sommes obligés d’en parler maintenant ? » dit-elle en secouant la tête visiblement gênée. L'obliger ? Je ne pouvais pas l'obliger à me parler, si elle n'en avait pas envie, mais je voulais savoir ce que je lui avais fait. Si ne profitions pas de ce moment pour en parler, je savais que demain elle m'éviterait à nouveau. « Dis-moi juste ce que j'ai fait de mal » lui dis-je doucement d'un ton presque suppliant. Je n'aimais pas qu'elle soit en colère contre moi, surtout sans que je sache pourquoi. Elle faisait partie des personnes que j'aimais le plus à Poudlard. Je serais triste si je la perdais comme amie. « Je… je ne sais pas quoi te dire, Tim. J’avais juste très envie de travailler avec Aidan » déclara-t-elle piteusement. Je levais un sourcil stupéfait et presque dégoûté. Elle mentait là ? Ce n'était pas possible qu'elle pense ce qu'elle venait de dire ? Si elle voulait juste me faire du mal en m'avouant cela, c'était réussi. Aidan était juste le pire de tous, alors si elle se mettait à l'aimer, le ciel allait nous tomber sur la tête. « Tu plaisantes là, j'espère ? » lui demandais-je avec un léger rictus. C'en était presque drôle, je dis bien presque, parce que en réalité, je n'avais aucune envie de rire. J'essayais juste de comprendre et je devais avouer, que mon cerveau déclarait forfait. « Je pensais que tu comprendrais puisque, en ce moment, tu passes tout ton temps avec Sofia » dit-elle d'un ton brisé. Madge esquissa un sourire qui fit blêmir mon visage. Je me sentais tellement fautif par rapport à elle. Les yeux baissés pour commencer à triturer mes mains. En fait, cela avait été moi l'abruti dans toute l'histoire. Je l'avais laissé de côté sans m'en rendre compte et Madge n'avait fait que me rendre la monnaie de ma pièce. « Ah, c'est donc ça... » soupirais-je comme une évidence. Pourquoi n'y avais-je pas pensé plutôt ? J'avais accordé beaucoup trop d'attention à une fille qui ne donnait que peu de crédit au final. Madge était là à chaque instant et je n'y avais pas fait attention. Sa compagnie m'était bien plus douce pourtant. « Excuse-moi Madge, je ne voulais pas te snober si c'est ce que tu as cru » commençais-je en cherchant mes mots. J'étais vraiment un piteux sorcier lorsqu'il s'agissait d'être éloquent. Je relevais la tête, le regard hésitant. Je m'étais mal conduit. « J'aime beaucoup Sofia, mais on n'est pas pareil. Je préfère franchement être avec toi » finis-je par dire en ne faisant attention au double sens de mes aveux. La compagnie de Madge était douce et rassurante. C'était vraiment une très bonne amie et si elle me faisait la tête, cela me ferait vraiment mal de perdre.

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